Comment Produire de l'Électricité pour sa maison ?
Vous souhaitez produire votre propre électricité pour gagner en indépendance et ne plus payer des factures de plus en plus élevées ?
Vous êtes aujourd’hui de plus en plus nombreux/euses à vouloir produire de l’électricité pour :
- Consommer une énergie verte ;
- Faire des économies sur votre facture ;
- Réduire votre dépendance au réseau électrique ;
- Respecter la norme RT 2020.
Oui, mais voilà.
Entre les panneaux solaires, les éoliennes et les turbines, il n’est pas toujours évident de déterminer les avantages et inconvénients de ces différents moyens de production, de démêler le vrai du faux et surtout de faire le bon choix pour votre maison.
C’est pourquoi dans ce guide, nous allons voir :
- Comment la France produit l’électricité que vous consommez ;
- Comment vous pouvez produire votre propre électricité pour votre maison ;
- Comment fonctionne l’autoconsommation photovoltaïque ;
- Et bien plus !
Alors, c’est parti !
Comment la France produit-elle l’électricité que vous consommez ?
Aujourd’hui le mix énergétique français, c’est-à-dire la répartition des différentes sources d’énergies primaires utilisées pour les besoins énergétiques, se répartit entre les énergies nucléaires, thermiques et renouvelables.
Voyons ensemble comment fonctionne chacune d’elles, leurs avantages et leur impact sur l’environnement.
C’est parti !
Centrale thermique : l’énergie d‘hier
De la fin du XIXème siècle et jusque dans les années 80, l’énergie thermique est le principal moyen de production d’électricité en France.
Cela consiste à brûler des combustibles fossiles, c’est-à-dire des éléments contenus dans le sous-sol de la Terre, le plus souvent du charbon, du gaz ou encore du pétrole.
C’est la chaleur dégagée par leur combustion qui permet de fabriquer de l’électricité dans les centrales thermiques, qu’on appelle également “centrales à flamme”.
Mais on le sait aujourd’hui : ces centrales présentent de nombreux inconvénients.
Le premier, c’est qu’elles sont extrêmement polluantes : d’après un rapport du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) datant de 2014, la production d’un kWh par une centrale à charbon rejette dans l’atmosphère 820 grammes de CO2, ce qui en fait l’énergie au pire bilan carbone.
De plus, les combustibles fossiles ne sont pas renouvelables.
Autrement dit, une fois que nous aurons utilisé toutes les ressources fossiles de la Terre, nous ne pourrons tout simplement plus produire d’électricité par ce moyen.
Malgré cela, des centrales thermiques continuent de fonctionner en France.
Hé oui : en 2019, 7,9 % de la production nette d’électricité française provient des énergies fossiles.
(Tous les chiffres de production nette d’électricité française que nous utilisons dans ce guide proviennent de la plateforme Open Data Réseaux Energies.)
Énergie nucléaire : La solution ultime au réchauffement climatique ?
Les premières centrales nucléaires françaises ont été construites dès les années 60.
Aujourd’hui, on compte 56 réacteurs nucléaires en activité au sein de l’Hexagone répartis sur 18 sites.
Tout comme l’énergie thermique, le nucléaire repose sur la combustion d’un élément, ici l’uranium, issu lui aussi du sous-sol de la Terre.
La grande quantité de chaleur dégagée par la fission d’atomes d’uranium (c’est-à-dire l’éclatement de leur noyau atomique) permet de produire de l’électricité.
Le nucléaire est un sujet très épineux, du fait de ses bilans écologiques et économiques discutés ainsi que des dangers qu’il présente.
La question mérite d’être expliquée en profondeur.
Voyons cela.
① Pollution : quel est le vrai bilan du nucléaire ?
Nombreux sont ceux qui considèrent le nucléaire comme étant une énergie propre : il rejette en effet peu de CO2 dans l’atmosphère (en moyenne 12 gCO2eq/kWh, toujours d’après le rapport du GIEC).
Comparé au 820 grammes d’une centrale à charbon, le bilan carbone d’une centrale nucléaire est donc effectivement plutôt bon.
Mais le bilan écologique ne s’arrête pas au seul bilan carbone.
Bien d’autres éléments viennent en effet noircir le tableau.
Pour commencer, l’extraction de la matière fissile (l’uranium) a un fort impact environnemental comme le rappelle Denis Ruysschaert, vice-président SWISSAID Genève, en 2017 :
“ […] pour chaque tonne d’uranium extrait, il y a entre quatre et cent tonnes de déchets radioactifs. Ces déchets contiennent encore 80% des radio-isotopes initiaux, ce sont différents éléments radioactifs issus de la dégradation de l’uranium. Ils sont entreposés dans des étangs ou des champs de confinement. Mais le vent diffuse des particules radioactives sur de grandes surfaces et l’eau ruisselante contaminée s’infiltre dans les nappes phréatiques ou les ruisseaux. Ces volumes colossaux de déchets rendent ainsi non seulement de vastes étendues infertiles, mais aussi contaminent plantes, animaux et êtres humains, avec des impacts diffus sur la santé sur le long terme.”
Bref, la filière nucléaire rejette moins de CO2 que d’autres filières, mais pour autant, elle présente de nombreux dangers pour l’environnement.
Et ce n’est que le début.
② Le traitement des déchets
Se pose ensuite la question du traitement des déchets radioactifs.
Car vous le savez peut-être, lorsqu’une centrale nucléaire produit de l’électricité, elle produit également une grande quantité de déchets.
Ils sont classés en 5 types, selon leur dangerosité et leur durée de vie :
- Les déchets HA (Haute-Activité) c’est-à-dire les déchets les plus dangereux ;
- Les déchets MAVL (Moyenne Activité à Vie Longue) ;
- Les déchets FAVL (Faible Activité à Vie Longue) ;
- Les déchets FMA-VC (Faible ou Moyenne Activité à Vie Courte) ;
- Et enfin les déchets TFA (Très Faible Activité).
Selon EDF, “aujourd’hui en France, la consommation annuelle par habitant d’électricité génère moins de 2 kg de déchets radioactifs.”
Rapportée aux près des 67 millions de Français que nous sommes, ce chiffre devient vite important.
Fin 2017, la France compte ainsi l’équivalent de 648 piscines olympiques de déchets nucléaires (source : Libération).
Alors, comment les traiter ?
En fait, chaque type de déchet nécessite un traitement différent.
Les déchets FMA-VC, qui représentent 59,6 % des déchets d’après l’Andra (l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets RadioActifs), font partie des déchets les moins dangereux.
Malgré cela, ils nécessitent tout de même d’être scellés dans d’immenses blocs de béton, eux-mêmes enterrés sous terre pendant au moins… 300 ans.
Et en dépit de toutes les précautions prises, des fuites et soupçons de fuite sont régulièrement pointées du doigt.
Les déchets HA et MAVL, c’est-à-dire les plus radioactifs, ne représentent quant à eux “que” 3,1 % de l’ensemble des déchets.
Mais problème : ils restent dangereux jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années.
Alors, où les entreposer pendant tout ce temps ?
Hé bien, pendant les premières années du nucléaire nous n’avions pas trouvé d’autre solution que de jeter les barils de déchets nucléaires au milieu de la mer, depuis des bateaux (non, ce n’est pas une plaisanterie).
Ainsi à la fin des années 1960, plus de 14 000 tonnes de déchets radioactifs ont été immergées dans des fosses de l’Atlantique (source : Le Monde). Et encore : il ne s’agit que des déchets produits par les centrales françaises.
Je vous laisse imaginer ce que cela donne à l’échelle mondiale…
Cette pratique a ensuite été abandonnée par la France officiellement en 1983, officieusement en 1993.
En 1991 le Gouvernement français met en place la loi Bataille qui définit les pistes à envisager pour “mieux” gérer les déchets nucléaires.
C’est suite à cette loi que le projet Cigéo voit le jour.
Son but : étudier le stockage profond des déchets, c’est-à-dire dans une couche d’argile à environ 500m de profondeur.
Mais ce projet rencontre dès son lancement de nombreux problèmes :
- Entre le choix du site, les débats publics, le vote du Parlement et j’en passe, il aura fallu près de 40 ans pour démarrer le projet ;
- Aujourd’hui encore, il continue d’accumuler du retard : les travaux de construction ne devraient pas commencer avant 2025 ;
- Il coûte extrêmement cher : selon le Gouvernement, 20 milliards d’euros devraient être dépensés pour ce projet, l’Andra avance pour sa part le chiffre de 34,5 milliards.
Sachez également qu’en France on continue de jeter des déchets radioactifs dans la mer.
Hé oui : pour contourner la loi qui, en résumé, interdit l’immersion des déchets radioactifs, un pipeline long de 4 km a été construit (c’est-à-dire un énorme tuyau) depuis le site de retraitement de la Hague.
Celui-ci s’enfonce à une soixantaine de mètres sous la mer pour y déverser en toute légalité du tritium, du césium, du strontium…
La question du stockage des déchets radioactifs les plus dangereux est très loin d’être résolue.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur les différents types de déchet d’une centrale nucléaire, leur composition et les problématiques liés à leur stockage, je vous invite à regarder cette vidéo et sa seconde partie, qui s’appuient toutes les deux sur de nombreuses sources sérieuses (l’Andra, l’ASN, EDF…) :
③ Nucléaire : attention aux risques
Les accidents et incidents nucléaires en France sont bien plus nombreux que ce que vous pensez.
En 2017, l’Agence de sûreté nucléaire répertorie 947 incidents de niveau 0 (les moins graves) sur des sites nucléaires.
On compte la même année trois incidents de niveau 3, considérés comme graves et même un accident de niveau 4, considéré comme “accident majeur”.
Vous trouvez cela inquiétant ?
Attendez de voir la suite.
En mai 2020, l’ASN (l’Autorité de Sureté Nucléaire, une autorité administrative française) a pointé du doigt un recul de la rigueur chez EDF dans l’exploitation des centrales nucléaires françaises !
Or, vous le savez : un accident nucléaire peut se transformer en une véritable catastrophe écologique et humaine.
Par exemple, au 1er mars 2018, le bilan de la catastrophe de Fukushima s’élève à 19 630 décès et 2 569 disparus, toutes causes confondues (accident nucléaire, séisme, tsunami).
Sans compter les 2 267 décès indirects dus à des suicides ou à une dégradation des conditions de santé suite à l’évacuation.
Des milliers de familles ont en effet été obligées de quitter leur foyer : début 2019, on comptait ainsi encore 54 000 personnes déplacées.
De plus, cet accident est responsable de très nombreux problèmes de santé dans la population.
On estime ainsi que les radiations dues à l’accident nucléaire pourraient provoquer 10 000 cancers supplémentaires dans la population japonaise.
En 2016, on comptait déjà 116 enfants souffrant d’une forme de cancer de la thyroïde dans la seule préfecture de Fukushima.
④ Le coût exorbitant du nucléaire
Je ne vais pas passer par quatre chemins : le nucléaire, ça coûte cher.
Plusieurs raisons à cela.
Pour commencer, comme nous l’avons vu, le projet Cigéo d’enfouissement des déchets coûte cher, très cher même (34,5 milliards d’euros selon l’Andra).
Ensuite, le parc nucléaire français étant vieillissant, EDF a engagé en 2014 un programme industriel de rénovation et de modernisation des centrales nucléaires existantes, nommé le Grand Carénage.
Ce programme, prévu pour s’étendre de 2014 à 2025 est estimé à 49,4 milliards d’euros selon EDF et à 100 milliards selon la Cour des Comptes.
(Pour rappel, 100 milliards c’est le montant du Plan de relance économique mis en place par le Gouvernement pour faire face à la crise économique actuelle. Bref, c’est tout simplement un montant énorme.)
EDF doit également financer son projet d’EPR nouvelle génération de Flamanville dont le coût à été estimé par EDF à 3,3 milliards en 2007.
En plus d’avoir accumulé 10 ans de retard, ce projet a explosé le budget : 12,4 milliards d’euros, sans pour autant être fini.
Enfin, dernier projet sur les bras d’EDF : le démantèlement des réacteurs devenus trop vieux et trop dangereux. Il est estimé à 75 milliards d’euros par l’entreprise (on peut donc douter de l’exactitude du coût de ce projet…)
Vous imaginez bien qu’EDF n’a pas les moyens de débourser toute cette somme (200 milliards d’euros si l’on additionne les montants de tous ces projets) toute seule.
L’entreprise va donc mettre à contribution les Français(es) en augmentant régulièrement les prix de l’électricité, comme c’est déjà le cas actuellement.
Entre 2018 et 2020, les prix ont ainsi augmenté de près de 10 %.
⑤ L’arrêt des programmes de recherches pour les réacteurs de nouvelle génération
Enfin, EDF avait pour projet de développer des réacteurs nucléaires de nouvelle génération : c’est ce qu’on appelle le projet Astrid.
Ces réacteurs de quatrième génération semblaient un peu moins nocifs pour l’environnement que les précédents car ils devaient utiliser l’uranium appauvri et le plutonium issus des centrales nucléaires actuelles pour produire à leur tour de l’électricité.
Ces réacteurs auraient donc permis de régler une partie du problème de la gestion des déchets radioactifs.
Mais coup de théâtre : en août 2019, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a annoncé le renoncement au projet Astrid, jugé trop coûteux.
Il faut dire qu’en 2017, pourtant loin d’être fini, le projet avait déjà coûté la coquette somme de… 738 millions d’euros.
Alors, que faut-il en retenir ?
Oui, le nucléaire bénéficie d’un bilan carbone plutôt bon.
Mais s’accrocher à ce seul argument pour promouvoir l’énergie nucléaire est complètement insensé.
Les bilans écologique, financier et humain de la filière nucléaire sont catastrophiques.
Malgré cela, le nucléaire est encore utilisé dans plusieurs pays, dont la France.
Ainsi en 2019, 70,6 % de la production nette d’électricité en France provient du nucléaire.
Les énergies renouvelables
Passons maintenant à une énergie bien plus vertueuse.
Le terme d’“énergies renouvelables” regroupe toutes les énergies dont la mise en œuvre n’entraîne pas l’extinction de la ressource initiale et est renouvelable à l’échelle humaine.
C’est le cas par exemple :
- De l’éolien qui utilise le vent ;
- Du thermique et du photovoltaïque qui utilisent tous deux le soleil ;
- De la biomasse qui désigne la matière organique (le bois par exemple) ;
- Ou encore de l’hydroélectrique qui fonctionne grâce à l’eau.
Les avantages des énergies renouvelables sont nombreux.
Pour commencer, ces sources d’énergie sont inépuisables et disponibles gratuitement.
De plus, elles ne créent quasiment aucun déchet : par exemple, un panneau solaire photovoltaïque est recyclable à 94.7 % !
Enfin, leur coût baisse régulièrement.
En octobre 2020, l’Agence Internationale de l’Energie (IEA en anglais) annonce d’ailleurs que l’énergie solaire devient l’énergie la moins chère à produire de l’Histoire !
Malgré ces nombreux avantages, les énergies renouvelables n’occupent aujourd’hui qu’une toute petite part des mix énergétiques.
En France, en 2019 toujours, seuls 20,3 % de la production nette d’électricité provient des énergies renouvelables.
En résumé : comment produire de l’électricité
Pour produire de l’électricité, les centrales nucléaires et thermiques ont pour point commun d’utiliser une source de chaleur. La vapeur d’eau qui en résulte fait tourner des turbines, qui font fonctionner des générateurs électriques. Dans le cas de l’hydroélectricité et de l’énergie éolienne, l’eau et le vent font directement fonctionner la turbine, couplée à un générateur.
Bien, maintenant que nous avons vu comment produire de l’électricité à l’échelle d’un pays, voyons comment vous pouvez vous aussi produire votre électricité pour votre maison.
Comment produire son électricité ?
Produire sa propre électricité photovoltaïque avec des panneaux solaires
C’est la solution qui est presque systématiquement préférée car elle offre le plus d’avantages.
① Prix de l’énergie solaire
Nous l’avons vu dans le chapitre précédent, l’énergie solaire est l’énergie la moins chère à produire de l’Histoire.
Il faut dire que les prix des installations solaires baissent depuis de nombreuses années : en 10 ans, le prix des panneaux solaires a chuté globalement de 80% !
Je reviens en détail sur le prix d’une installation photovoltaïque dans le chapitre 5 de ce guide.
② Les aides de l’Etat
Second avantage du solaire photovoltaïque : vous pouvez bénéficier des aides que l’Etat a mis en place pour encourager les Français à passer au solaire.
En investissant dans une installation photovoltaïque en autoconsommation, vous pouvez ainsi bénéficier :
- De la prime à l’autoconsommation ;
- Du tarif d’achat du kWh photovoltaïque ;
- Et de la TVA réduite.
Je vous donne le montant de ces aides dans le chapitre 4.
③ Rendement d’une installation solaire
Grâce à son prix abordable et aux aides de l’Etat, une installation photovoltaïque est particulièrement rentable !
Vous récupérez ainsi votre investissement de départ au bout de 9 à 12 ans seulement.
④ Installation simple
De plus, l’installation de panneaux solaires photovoltaïques est simple.
Les démarches administratives à réaliser en amont sont rapides (comptez 3 mois pour obtenir les autorisations nécessaires pour une installation photovoltaïque sur votre toiture, contre parfois 2 ans pour obtenir celles pour l’installation d’une turbine hydraulique).
Une fois les autorisations obtenues, les travaux prennent généralement entre 1 à 2 jours, selon le nombre de panneau solaire en autoconsommation que vous souhaitez installer.
⑤ Aucun impact sur la maison
Dernier point positif, et non des moindres, les panneaux solaires n’abîment ni votre toiture, ni votre maison.
Hé oui : aujourd’hui la pose en surimposition est privilégiée.
Ce type de pose, qui consiste à simplement poser vos panneaux solaires par-dessus votre élément de couverture (des tuiles dans la plupart des cas) permet d’éviter tout problème d’étanchéité et de vous procurer une meilleure isolation.
En plus, elle permet d’obtenir une meilleure production de votre installation solaire.
⑥ Respecter la RE 2020
Enfin, si votre projet de production d’électricité concerne une maison neuve en construction, une installation solaire peut vous permettre de respecter plus facilement la nouvelle norme RT 2020 (ou RE 2020).
Obtenez un devis pour vos panneaux solaires en quelques clics en entrant votre adresse ci-dessous !
Produire de l’électricité avec une éolienne
Installer une éolienne sur votre maison ou dans votre jardin peut sembler une bonne idée.
Cela dit, les contraintes sont nombreuses :
① Votre habitation doit être située dans une zone recevant suffisamment de vent.
On estime qu’il faut une force moyenne annuelle de 20 km/h minimum.
② Le vent est une ressource très difficilement prédictible.
En effet, on peut difficilement prévoir à l’avance la force du vent et le moment précis où il soufflera.
A l’opposé, nous connaissons très bien les variations d’ensoleillement tout au long de l’année.
③ Certaines communes interdisent purement et simplement les éoliennes.
De plus, à cause du bruit que cela occasionne, vos voisins peuvent s’opposer à votre projet.
④ Une éolienne peut endommager votre habitation.
Car il ne faut pas l’oublier : une éolienne vibre.
Ainsi, beaucoup d’installations ont dû être démontées tant les vibrations avaient un impact important sur les habitations, avec notamment l’apparition de nombreuses fissures.
⑤ Le prix très élevé d’une éolienne
Pour alimenter suffisamment en électricité votre maison, vous devez investir dans une installation dont le prix peut aller jusqu’à 40 000 €.
Bref, l’énergie éolienne est très intéressante sur les côtes ou dans les grandes plaines, mais ce n’est pas forcément la solution la plus simple pour produire son électricité chez soi.
Produire de l’électricité avec de l’eau
Une autre solution qui semble intéressante au premier abord est l’installation d’une turbine dans un cours d’eau situé à proximité de votre habitation.
Une turbine hydroélectrique convertit l’énergie hydraulique d’un flux d’eau.
Cependant, les contraintes sont, là encore, nombreuses.
Première contrainte évidente : il faut avoir à proximité de son habitation un cours d’eau, dont le débit soit suffisamment puissant pour faire tourner une turbine.
Si c’est le cas, c’est un bon début.
Après cela commence un long combat administratif, puisque vous devez obtenir :
- Une autorisation administrative pour avoir le droit d’utiliser le cours d’eau d’un point de vue légal (il s’agit d’un « droit d’eau », accordé pour une durée d’environ 30 ans) ;
- Un permis de construire ;
- Une autorisation de travaux sur le cours d’eau, auprès de la Direction Départementale du Territoire. Malheureusement, de moins en moins d’autorisations sont accordées.
Ces procédures peuvent parfois mettre 2 ans à aboutir. Mieux vaut donc s’armer de patience !
Produire son électricité : quelle solution choisir ?
Si vous avez lu avec attention ce guide jusqu’à maintenant, vous avez compris que la solution à privilégier pour produire son électricité est l’installation de panneaux solaires photovoltaïques sur votre toiture.
Nous allons donc nous concentrer sur le photovoltaïque et voir comment cela fonctionne de plus près.
Produire et consommer son électricité avec des panneaux solaires
Comment fonctionne l’autoconsommation d’électricité ?
On parle d’autoconsommation lorsque l’on consomme l’électricité que l’on produit.
Pour cela, votre installation photovoltaïque a besoin de deux éléments :
① Un panneau solaire photovoltaïque :
Il est composé de cellules de silicium, aussi appelées cellules photovoltaïques, qui captent la lumière du soleil puis la transforment en courant continu.
② Un onduleur :
L’onduleur photovoltaïque transforme le courant continu en courant alternatif. Il est alors parfaitement consommable par vos appareils électriques.
Vos panneaux alimentent ainsi en direct votre habitation.
Vous pourrez ainsi facilement faire jusqu’à 50 % d’économie sur votre facture d’électricité avec une installation photovoltaïque en autoconsommation.
Les autres avantages de l’autoconsommation
Nous l’avons vu, en plus de réaliser des économies, une installation photovoltaïque :
- Produit de l’électricité à un prix par kWh particulièrement abordable (0,1276 € par kWh dans cet exemple avec une installation de 6 kWc. Et avec des prix d’installation solaire de plus en plus bas, le prix du kWh photovoltaïque baisse lui aussi régulièrement !) ;
- Permet de bénéficier des différentes aides de l’Etat ;
- Offre un excellent rendement ;
- Ne demande pas de démarches administratives qui s’étalent sur plusieurs années ;
- Et n’a aucun impact sur votre maison.
Mais ce n’est pas tout ! L’autoconsommation offre encore deux autres avantages :
① Protéger l’environnement en produisant de l’électricité verte :
Comme nous l’avons vu, les centrales thermiques et nucléaires ont un impact environnemental extrêmement négatif, ce qui poussent de nombreux Français à se tourner vers des fournisseurs d’électricité verte.
Pour cela, ces entreprises ont le choix : produire elles-mêmes leur électricité verte ou acheter des certificats verts.
Un certificat vert permet de tracer « virtuellement » de l’électricité.
Lorsqu’un exploitant produit 1 MWh d’électricité verte (c’est-à-dire de l’électricité produite à partir du photovoltaïque, de l’éolien, etc..) et la vend aux fournisseurs d’électricité, un organisme indépendant spécialisé lui fournit un certificat vert gratuitement.
Le fournisseur d’électricité n’a plus qu’à acheter ce certificat pour pouvoir annoncer qu’il produit de l’électricité verte.
Bref, il n’y a rien de très vert là-dedans…
En installant des panneaux solaires sur votre toiture, vous êtes certains de produire l’énergie la moins impactante sur l’environnement.
C’est le principe du “circuit court” appliqué à l’électricité !
② Gagner en indépendance vis-à-vis du réseau :
En produisant votre propre électricité, vous pouvez alimenter en électricité n’importe quel bâtiment, même si celui-ci est très isolé et loin d’une ligne électrique.
Vous gagnez ainsi en indépendance vis-à-vis du réseau électrique.
Pour alimenter convenablement votre habitation, il vous suffit de dimensionner au mieux votre installation photovoltaïque.
Quel dimensionnement pour ma maison ?
Malheureusement il est difficile de répondre à cette question sans connaître un certain nombre de données.
Votre chauffage est-il électrique ? Comment est chauffée votre eau sanitaire ? Utilisez-vous vos appareils électroménagers tous les jours ?
Cependant, nous avons réalisé ce tableau pour vous donner un premier ordre d’idée du nombre de panneaux que vous devez installer, selon votre consommation électrique :
Votre consommation en kWh | Votre consommation en euros | Puissance optimale | Nombre de panneaux* | Surface de toiture utilisée |
---|---|---|---|---|
Moins de 11 000 kWh | Moins de 1 600 € | 3 kWc | 8 | 16 m² |
Entre 11 000 et 17 000 kWh | Entre 1 600 et 2 400 € | 6 kWc | 17 | 34 m² |
Plus de 17 000 kWh | Plus de 2 400 € | 9 kWc | 25 | 50 m² |
Quelles aides pour des panneaux solaires photovoltaïques ?
Prime à l’autoconsommation
Grâce au décret du 10 mai 2017, les Français qui s’équipent en photovoltaïque pour consommer leur propre électricité peuvent toucher une aide financière, sous forme de prime.
Cette prime à l’autoconsommation est comprise entre 370 et 500 € par kilowatt-crête installé et est indexée sur la puissance totale de votre installation.
Voici un tableau récapitulatif du montant de la prime au 1er trimestre 2024 :
Puissance de l’installation photovoltaïque | Montant d’aide versé pour chaque kWc installé |
---|---|
⩽ 3 kWc | 260 € |
⩽ 9 kWc | 190 € |
⩽ 36 kWc | 190 € |
⩽ 100 kWc | 100 € |
Il s'agit des tarifs et primes officiels mis à jour régulièrement par la CRE (Commission de Régulation de l'énergie). Ces montants sont applicables aux projets photovoltaïques dont la demande complète de raccordement a été faite entre le 1er aout 2024 et le 31 octobre 2024, dit trimestre tarifaire n°11.
Pour être éligible à cette prime d’investissement, vous devez simplement :
- Opter pour l’autoconsommation photovoltaïque avec vente du surplus ;
- Faire réaliser l’installation par un installateur RGE.
Certains départements, métropoles et communes peuvent vous offrir des aides ou subventions pour faciliter votre passage à l’énergie solaire.
Le tarif d’achat de votre surplus
Vous pouvez vendre l’électricité produite par votre installation photovoltaïque que vous ne consommez pas, qu’on appelle surplus, au tarif de rachat photovoltaïque.
Ce tarif est subventionné par l’Etat et garanti pendant 20 ans.
La TVA réduite à 10 %
Enfin, les installations photovoltaïques d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc bénéficient de la TVA réduite à 10%.
Cependant, votre maison doit avoir plus de 2 ans.
Prix panneaux solaires photovoltaïques
Voici les prix moyens négociés dans notre réseau d’installateurs, pour une installation photovoltaïque de 3 kWc :
Puissance | Prix |
---|---|
3 kWc | 5 620 € |
6 kWc | 9 240 € |
9 kWc | 12 635 € |
Les prix indiqués ci-dessus sont les premiers prix pratiqués en France en 2024, pose incluse et prime à l'autoconsommation déduite. Ils sont valables pour une maison de plain-pied, avec une couverture en tuiles. Ces prix peuvent évoluer d’une région à l’autre. Pour connaître le prix dans votre région, entrez votre adresse dans notre simulateur solaire.
Grâce à son prix abordable, en plus de produire une électricité verte, vous réalisez un placement particulièrement intéressant :
- Rentabilité entre 9 et 12 ans, voir moins dans certaines région (par exemple dans la région de Toulouse) ;
- Vous obtenez un TRI de 20 %, soit le meilleur disponible actuellement.
Démarches administratives pour panneaux solaires
Dernier point à aborder pour pouvoir produire son électricité : les démarches administratives.
Dans ce chapitre, nous verrons donc les démarches à réaliser pour installer ses panneaux solaires en toute légalité, mais aussi comment produire son électricité sans EDF.
Reprenons dans l’ordre.
Restrictions zone protégée et PLU
Avant de poser vos panneaux solaires sur votre toiture, vous devez consulter le Plan Local d’Urbanisme (abrégé PLU) de votre ville.
Ce document, disponible dans votre mairie, vous permet de prendre connaissance des éventuelles règles en matière d’urbanisme qui s’appliquent dans votre commune.
Une fois que c’est fait, vous devez vérifier que votre habitation ne se situe pas dans une zone protégée, auquel cas votre projet peut être compromis.
Vous pouvez faire cette vérification très simplement sur l’atlas des patrimoines.
Déclaration préalable
Tous les feux sont au vert ?
Super. Maintenant il vous suffit de faire une déclaration préalable aux travaux (abrégée DP), auprès de votre Mairie.
Il s’agit d’un document administratif qui officialise votre demande.
Vous pouvez télécharger le formulaire DP à compléter.
Dans un délai d’un mois environ, votre Mairie vous envoie une autorisation d’urbanisme, qui signifie que votre DP est accepté.
Il ne vous reste plus qu’à afficher cette autorisation de manière visible depuis la voie publique, avant et pendant la durée des travaux.
Demande raccordement Enedis
Si vous souhaitez vendre votre surplus d’électricité (l’électricité produite par vos panneaux solaires mais que vous ne consommez pas), vous devez procéder au raccordement de votre installation photovoltaïque au réseau.
Nous vous expliquons les étapes à suivre et les documents nécessaires dans notre guide consacré aux démarches administratives pour vos panneaux photovoltaïques.
Produire son électricité sans EDF
Il est également possible de produire son électricité sans EDF. Dans ce cas, vous ne pourrez pas vendre votre surplus d’électricité.
Les étapes sont les mêmes que citées ci-dessus car même sans vendre votre surplus, il est obligatoire d’avoir un raccordement à Enedis, sauf s’il s’agit d’un site isolé, c’est-à-dire non raccordé au réseau.
FAQ
Comment produire de l’électricité gratuitement ?
Vous pouvez investir dans une éolienne, dans une turbine hydraulique ou encore dans des panneaux solaires photovoltaïques. Les panneaux sont la solution la plus commune car elle allie performance et petit budget.
Comment une installation solaire produit de l’électricité ?
Une installation solaire est composée d’un ou plusieurs panneaux solaires qui captent la lumière du soleil et la transforment en courant continu, et d’un onduleur, qui transforme le courant continu en courant alternatif.
Pourquoi faire de l’autoconsommation ?
L’autoconsommation permet de réduire votre facture d’électricité de 20 à 50 % en moyenne et de produire une énergie verte. Vous vous protégez également des futures augmentations du prix de l’électricité.
Combien coûte une installation solaire ?
Comptez à partir de 5 620 € pour une installation solaire d’une puissance de 3 kWc, à partir de 9 240 € pour 6 kWc et à partir de 12 635 € pour 9 kWc (prime à l'autoconsommation déduite).