Les éoliennes ont le vent en poupe. Depuis les années 2000, leur part dans le mix énergétique français n’a cessé de croître.

En 2020, elles ont produit près de 41 térawatt-heures (TWh), soit 8% de la production annuelle totale.

Certains jours de l’année, l’éolien produit même jusqu’à 28% de l’électricité consommée en France !

Dernière innovation en date : de nouvelles pales 100% recyclables et zéro déchet sont sur le point de voir le jour.

éoliennes dans la campagne française

Recyclabilité des éoliennes : faux débat ?

Les détracteurs des éoliennes prétendent souvent qu’elles ne sont pas ou peu recyclables.

Qu’en est-il réellement ?

Pour l’instant, seules 3 éoliennes ont été démantelées en France (on estime leur durée de vie à un peu plus de 20 ans).

Et les résultats sont là.

« Aujourd’hui, nous sommes en mesure de recycler environ 96 % de la masse totale d’une éolienne » Selon Vianney de Lavernée, responsable de la RSE chez Engie Renouvelables.

Alors à quoi correspondent les 4% restants ? Aux pales des éoliennes.

Composées de fibres de verre, de résines thermodurcissables ou de carbone, elles sont recyclables à “seulement” 50%.

Bonne nouvelle : ça pourrait bientôt changer.


Des pales recyclables à 100% et zéro déchet

Un nouveau prototype de pale géante (62 mètres d’envergure) vient de sortir d’usine pour des tests grandeur nature.

L’innovation principale réside dans sa composition.

Elle est fabriquée à partir d’une résine thermoplastique liquide, associée à des renforts en fibres de verre, ce qui permet aux pales d’être totalement recyclables et zéro déchet.

« Les composites à base de résine (Elium®) peuvent être recyclés en utilisant une méthode avancée de recyclage chimique qui permet de dépolymériser complètement la résine, de séparer la fibre de la résine et de récupérer une nouvelle résine vierge et de fibre de verre prêtes à être réutilisées. » Déclare l’Institut de Recherche Technologique (IRT) Jules Verne qui pilote le projet.

Si les tests s’avèrent concluants, les premières pales nouvelle génération seront livrées dès 2023.


Un projet porté par un consortium européen

Doté d’un budget de 18,5 millions d’euros, le projet Zebra (c’est son nom) a vu le jour en 2020.

Sa force ? Réunir autour de la même table tous les acteurs de la chaîne de valeur :

« On a, cette fois, réuni, l’ensemble de la chaîne de valeur, des matériaux, à la fabrication, la valorisation et la gestion des déchets. Ce qui va nous permettre de démontrer la pertinence technique, économique et environnementale de pales en thermoplastique réalisées à l’échelle 1, dont la conception facilite le recyclage »Céline Largeau, cheffe du projet Zebra

Zebra est piloté par l’IRT Jules Verne à Nantes et porté par un consortium européen composé d’acteurs reconnus du monde de la recherche et de l’industrie :

  • Arkema (chimiste)
  • CANOE (centre de recherche)
  • Engie (énergéticien et opérateur de parc éoliens)
  • LM Wind Power (fabricant de pales d’éoliennes)
  • Owens Corning (fabricant de matériaux isolants)
  • Et Suez (gestionnaire du traitement de l’eau et des déchets)

Une filière de recyclage qui s’organise

La question de la recyclabilité est primordiale.

En effet, les premières éoliennes vont bientôt arriver en fin de vie :

« À l’horizon 2025, nous devrons démanteler entre 60 et 100 éoliennes par an, pour les remplacer le plus souvent par des éoliennes plus performantes. “ Vianney de Lavernée

La bonne nouvelle, c’est que la filière européenne s’organise.

Les anciennes éoliennes seront presque entièrement recyclées. Quant à leurs pales, elles pourraient être envoyées dans des pays plus en avance dans leur traitement comme l’Allemagne ou la Belgique.

Les nouvelles éoliennes qui remplaceront les anciennes seront elles 100% recyclables.

champ d'éoliennes en mer énergies renouvelables

Conclusion

Le GIEC estime qu’une éolienne de première génération produit 11 g de CO2/kwh, contre 12 g pour le nucléaire.

Grâce aux pales 100% recyclables et zéro déchet, l’énergie éolienne va bénéficier d’un bilan carbone encore meilleur.

C’est pourquoi le projet Zebra constitue une avancée majeure pour les énergies renouvelables.

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